Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/10

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les pressant d'accepter des vivres ou des boissons.

Dans les petits villages, jeunes et vieux accouraient en bourdonnant, pour nous saluer, et poussaient des cris prolongés et sonores en l'honneur du Roi Monmouth et de la Cause protestante.

Les gens, qui restaient à la maison, étaient presque tous des vieillards et des enfants, mais çà et là un jeune laboureur que l'hésitation ou quelques devoirs avaient retenu, était si enthousiasmé de notre air martial, des trophées visibles de notre victoire, qu'il s'emparait d'une arme et se joignait à nos rangs.

L'engagement avait diminué notre nombre, mais il avait produit un grand effet moral et fait de notre cohue de paysans une véritable troupe de soldats.

L'autorité de Saxon, les phrases braves et âpres où il distribuait l'éloge ou le blâme, avaient produit plus encore.

Les hommes se disposaient en un certain ordre et marchaient d'un pas alerte en corps compact.

Le vieux soldat et moi, nous chevauchions en tête de la colonne, Master Pettigrue cheminant toujours à pied entre nous.

Puis, venait la charrette chargée de nos morts.

Nous les emportions avec nous pour leur assurer une sépulture décente.