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Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/144

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serrer, si bien que le sang se porta vivement aux ongles, et que j'eus toute la main paralysée, impuissante.

-Donner wetter! s'écria-t-il en riant à gorge déployée au sursaut de douleur et de surprise que j'avais fait. C'est une grosse farce à la Prussienne et les gamins d'Angleterre n'ont pas assez d'estomac pour cela.

-À vrai dire, fis-je, c'est la première fois que j'ai vu cet amusement et je ne demanderais pas mieux que de m'y exercer sous un maître aussi capable.

-Comment? Encore une fois? s'écria-t-il, mais vous devez être encore tout échaudé de la première. Eh bien, je ne vous la refuserai pas, quoique, après cela, vous n'ayez plus la même force pour serrer la poignée de votre sabre.

En disant ces mots, il tendit sa main, que je saisis avec force, pouce contre pouce, en levant le coude pour mettre toute ma force dans cette pression.

Ainsi que je l'avais remarqué, son artifice consistait à paralyser l'autre main par un grand et brusque déploiement de force.

J'y résistai en déployant moi-même toute la mienne.

Pendant une ou deux minutes, nous restâmes immobiles, nous regardant dans les yeux.

Puis, je vis une goutte de sueur rouler sur son front.