Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pour plus de sûreté, mais enfin ce n'est pas notre homme.

-Oui, qu'on le pende! dit Pete le Hollandais. Sapperment! Faut-il que notre souterrain fasse parler de lui dans tout le pays? Alors où ira-t-elle la jolie Maria, avec ses soieries, et ses satins, ses barils et ses caisses? Faut-il risquer notre souterrain pour faire plaisir à cet individu? En outre, est-ce qu'il ne m'a pas frappé à la tête, n'a-t-il pas frappé la tête de votre tonnelier, comme s'il avait tapé sur moi avec mon propre maillet. Est-ce que ça ne mérite pas une cravate de chanvre?

-Est-ce que ça ne mérite pas un grand rumbo? s'écria Dicon. Avec votre permission, capitaine, je voudrais dire que nous ne sommes point une bande de brigands ni de petits voleurs, mais un équipage d'honnêtes marins, incapables de faire du mal excepté à ceux qui nous en font. L'employé de l'excise Westhouse a fait périr Dick le tonnelier et il est juste qu'il en soit puni par la mort, mais pour ce qui est de mettre à mort ce jeune soldat, je penserais plutôt à saborder la coquette Maria ou à hisser le gros Roger à la pomme de son mât.

Je ne sais quelle réponse on aurait faite à ce discours, car à ce moment même un coup de sifflet aigu retentit en dehors du souterrain, et deux contrebandiers parurent portant entre eux le corps d'un homme.