Aller au contenu

Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Dick a été traîné dans la prison d'Ilchester, et pendu après les assises, comme on pend une fouine sur la porte d'un garde-chasse. Nous avons appris que ce même employé de l'Excise passerait par là, et il ne se doutait guère que nous le guetterions. Qu'y a-t-il d'étonnant à ce que nous lui ayons tendu un piège et qu'après l'avoir pris, nous lui fassions subir la même justice qu'il a infligée à nos camarades!

-Il n'est qu'un serviteur, objectai-je; ce n'est pas lui qui a fait la loi; c'est son devoir de l'appliquer. C'est avec la loi elle-même que vous êtes en querelle.

-Vous avez raison, dit le contrebandier d'un air sombre. C'est surtout avec le juge Moorcroft que nous aurons à régler le compte. Il se peut que dans sa tournée il passe sur cette route. Fasse le ciel qu'il prenne ce chemin! Mais nous pendrons aussi l'employé de l'Excise. Maintenant il connaît notre souterrain, et ce serait folie de le laisser partir.

Je vis qu'il était inutile d'argumenter plus longtemps.

Aussi je me contentai de laisser tomber mon couteau de poche sur le sable à portée de la main du prisonnier dans l'espoir que cela pourrait lui servir.

Ses gardes riaient et plaisantaient ensemble, et ne s'occupaient guère de leur captif, mais l'employé avait l'esprit suffisamment en éveil,