Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/51

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appris, Colonel Saxon, que vous avez beaucoup servi à l'étranger.

-J'ai été l'humble instrument de la Providence dans plus d'une bonne besogne, dit Saxon en s'inclinant. J'ai combattu avec les Suédois contre les Brandebourgeois, puis avec les Brandebourgeois contre les Suédois, mon temps étant expiré et mes conditions satisfaites avec ces derniers. Ensuite j'ai combattu avec les Bavarois contre les Suédois et les Brandebourgeois réunis, sans parler de la part que j'ai prise aux grandes guerres sur le Danube contre le Turc, et de deux campagnes dans le Palatinat avec les Messieurs, ce qui toutefois peut passer pour une distraction plutôt que pour de la guerre.

-De vrais états de service pour un soldat! s'écria le Maire, en caressant sa barbe blanche. J'ai entendu dire aussi que vous êtes puissant dans la prière et le chant. Vous êtes, ce que je vois, colonel, de la vieille race de mil six cent quarante, où les hommes passaient toute la journée en selle, et la moitié de la nuit à genoux. Quand reverrons-nous leurs pareils? Il ne reste plus que des débris tels que moi, le feu de notre jeunesse entièrement éteint, et n'offrant plus que des cendres léthargiques de la tiédeur.

-Non, non, dit Saxon, la position et l'occupation où vous voilà maintenant ne sont guère d'accord avec la modestie de votre langage. Mais voici des jeunes gens qui trouveront l'ardeur, si leurs anciens