Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Après quoi, nous adressant un joli sourire, elle partit de son pas léger.

-Je voudrais pouvoir gouverner la ville comme cette fillette dirige cette maison, dit le Maire. Il n'est pas une chose nécessaire à laquelle elle ne pourvoie, avant même qu'on n'en sente le besoin. Elle lit mes pensées et y conforme ses actes avant que mes lèvres aient eu le temps de les exprimer. S'il me reste encore quelque force à consacrer au service public, c'est parce que ma vie privée est toute pleine d'une paix reposante. N'ayez nulle crainte au sujet du vin du Rhin: il vient de chez Brooke et Hellier, d'Abchurch-Lane, et il mérite toute confiance.

-Ce qui prouve que du moins il vient de Londres une bonne chose, fit remarquer Sir Gervas.

-Oui, c'est vrai, dit le vieillard, en souriant. Mais que pensez-vous de mes jeunes gens, monsieur? Il faut qu'ils soient d'une classe très différente de celle que vous connaissez, si comme on me le dit, vous avez fréquenté le monde de la cour.

-Mais parbleu oui, ce sont de fort braves jeunes gens, sans doute, répondit Sir Gervas, d'un ton léger. M'est avis toutefois qu'ils manquent un peu de sève. Ce qu'ils ont dans les veines, ce n'est pas du sang, mais du petit lait aigri.

-Non, non, répondit le Maire avec chaleur. Sur ce point, vous ne leur rendez pas justice.