Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/85

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-Je suis tout disposé à reconnaître la justesse de votre appréciation, dit Sir Gervas Jérôme. J'ai appris à ne pas prendre au mot les antipathies trop promptes, et j'ai présent à l'esprit ce distique de John Dryden:

Les erreurs, comme les brins de paille, flottent à la surface, Quiconque cherche des perles, doit plonger dans les profondeurs.

-Ou bien, dit Saxon, le digne Docteur Samuel Butler, qui dit, dans son immortel poème d'Hudibras:

Le sot ne voit que la peau; Le sage s'efforce de regarder à l'intérieur.

-Je m'étonne, Colonel Saxon, dit notre hôte d'un ton sévère, de vous entendre parler avec éloge de ce poème licencieux. D'après ce que j'ai ouï dire, il a été composé dans le but exprès de jeter le ridicule sur les gens pieux. Je n'aurais pas été plus surpris de vous entendre louer l'ouvrage criminel et sot de Hobbes, qui soutient cette thèse malfaisante: À Deo Rex, à Rege lex»: De Dieu vient le Roi, du Roi vient la loi.»

-Il est vrai que je méprise et dédaigne l'usage que Butler a fait de sa satire, dit adroitement Saxon. Toutefois je puis admirer la satire elle-même, tout comme je puis admirer une lame damasquinée, sans approuver la querelle pour laquelle on la tire.