Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/96

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mis pied à terre, mais Ruben, charmé par le calme et la beauté de la scène, continua sa promenade à cheval, dans l'intention de pousser jusqu'à la porte de la ville.

J'étais encore occupé à défaire les boucles de la sangle, et à enlever mon harnais, quand tout à coup arriva d'une des rues voisines, un grand cri, un bruit de lutte, de choc d'épées en même temps que la voix de mon camarade appelant à l'aide.

Je tirai mon épée et sortis en courant.

À une faible distance de là, se trouvait un assez large espace, tout blanc de clarté lunaire, et au centre j'aperçus la silhouette trapue de mon ami.

Il faisait des bonds avec une agilité dont je ne l'avais jamais cru capable, et échangeait des coups de pointe avec trois ou quatre hommes qui le serraient de près.

Sur le sol gisait une figure sombre.

Du groupe de combattants, la jument de Ruben se dressait, se baissait comme si elle comprenait le danger que courait son maître.

Comme j'accourais, criant, l'épée haute, les assaillants s'enfuirent par une rue latérale, excepté l'un d'eux, un homme de haute taille, musculeux, qui avait une épée.

Il se lança contre Ruben, en lui portant un furieux coup de pointe, jurant, et le traitant de trouble-fête.