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Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/125

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— La même coutume se retrouve chez les sauvages, dit lord John, découpant un morceau de bœuf. J’en ai vu, après les funérailles d’un chef, sur la rivière Aruwismi, manger un hippopotame qui pesait bien, à lui seul, le poids d’une tribu entière. Certains indigènes de la Nouvelle-Guinée mangent le défunt lui-même, histoire de s’en débarrasser proprement. Mais je ne suppose pas qu’il y ait jamais eu au monde un dîner de funérailles plus étrange que le nôtre.

— Particularité curieuse, dit Mrs. Challenger, je trouve impossible d’éprouver aucun chagrin pour ceux qui sont morts. J’ai à Bedford mon père et ma mère ; qu’ils aient péri, c’est hors de doute ; néanmoins, dans l’horreur de cette tragédie universelle, je ne parviens pas à m’émouvoir sur les individus, même quand ils me touchent de si près.

— Et moi, dis-je, je pense à ma vieille