Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avions, depuis plusieurs années, une gouvernante, une certaine Sarah, dont je n’ai jamais tenté d’imposer à ma mémoire le nom patronymique. C’est une femme d’aspect sévère et pointu, affectée jusque dans la modestie de sa démarche, impassible par nature, et qu’à notre connaissance on n’avait jamais vu donner aucun signe d’émotion. Tandis que seul, comme d’habitude, – Mrs. Challenger passant toujours la matinée dans sa chambre, – je prenais mon petit déjeuner, il me vint tout d’un coup à l’idée qu’il serait divertissant et instructif de vérifier jusqu’où pouvait aller le sang-froid de cette femme. Je m’avisai d’une épreuve très simple, mais concluante. Je renversai un petit vase de fleurs qui occupait le centre de la nappe, je sonnai, puis je me glissai sous la table. Elle entra, et, voyant la salle vide, me crut revenu dans mon cabinet de travail. Alors, elle s’approcha, comme je m’y