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UNE VISITE CHEZ M.  HENDERSON

Pendant une heure ou deux ce soir-là, Édouard Malone dut subir le morne rabâchage du père de Gladys. M. Henderson, une espèce de cacatoès toujours ébouriffé, ne se lassait point de lui exposer ses vues sur la question du bimétallisme.


LE MONDE PERDU[1]


roman inédit de CONAN DOYLE


Traduit de l’anglais par LOUIS LABAT


CHAPITRE PREMIER
« Nous vivons parmi les possibilités d’héroïsme. »


Imaginez l’être le plus dépourvu de tact qu’il y eût au monde, une espèce de cacatoès toujours ébouriffé, au demeurant un excellent homme, mais uniquement concentré sur son niais personnage : et voilà le père de Gladys, M. Henderson. Si quelque chose avait pu m’éloigner d’elle, c’eût été la pensée d’un tel beau-père. Je ne doute pas qu’en son for intérieur il me crût capable de venir aux Chestnuts trois fois par semaine pour y jouir de sa compagnie, et spécialement pour l’entendre exposer ses vues sur la question du bimétallisme, où il avait acquis une certaine autorité.

Pendant une heure ou deux ce soir-là, je subis son morne rabâchage : supplantation de la bonne monnaie par la mauvaise ; valeur représentative de l’argent ; dépréciation de la roupie ; véritables étalons de l’échange…

  1. Copyright by A. Conan Doyle, 1913
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