Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/189

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ouvert votre bureau, a pris le diadème, en a cassé une partie, est allé dans quelque autre endroit, et y a caché trois des trente-neuf pierres avec tant d’habileté que personne ne peut les trouver ; qu’il est ensuite retourné avec les trente-six autres pierres dans cette pièce où il avait toutes les chances possibles d’être découvert. Je vous le demande, une telle théorie est-elle soutenable ?

— Alors, quelle est la vôtre ? dit le banquier avec désespoir. S’il n’avait pas de mauvaises intentions, pourquoi ne s’explique-t-il pas ?

— C’est à nous de trouver la raison de ce silence, répliqua Holmes ; si vous le voulez bien, monsieur Holder, nous irons ensemble à Streatham, et nous passerons une heure à examiner les lieux.

Mon ami insista pour que je fisse partie de l’expédition, ce que je désirais vivement, car ma curiosité et ma sympathie étaient vivement excitées par l’histoire que nous venions d’entendre. J’avoue que la culpabilité du fils du banquier me paraissait aussi évidente qu’à son pauvre père, mais j’avais tant de confiance dans le jugement de Holmes que je me reprenais à espérer avec lui. Il ne dit pour ainsi dire pas un mot pendant tout le trajet. Il resta plongé dans les plus profondes réflexions, la tête penchée sur la poitrine, le chapeau baissé sur les yeux. Notre client semblait avoir repris un peu courage à la lueur d’espoir