Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/191

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femme. Ses lèvres mêmes étaient blanches, et ses yeux étaient rougis par les larmes. En la voyant entrer silencieusement dans la pièce, elle me sembla porter la trace d’un chagrin encore plus intense que celui du banquier, cela frappait d’autant plus qu’elle semblait une femme de caractère, possédant une force d’âme peu commune. Sans s’inquiéter de ma présence, elle vint droit à son oncle et lui passa la main sur la tête, en une caresse bien féminine.

— Vous avez donné l’ordre de faire relâcher Arthur, n’est-ce pas, mon oncle ?

— Non, non, mon enfant, il faut que cette affaire soit éclaircie à fond.

— Mais je suis sûre qu’il est innocent. Ce n’est, il est vrai, qu’un instinct de femme. Je sens qu’il n’a rien fait de mal, et que vous regretterez d’avoir agi si durement.

— Pourquoi refuse-t-il de parler, s’il est innocent ?

— Qui sait ? peut-être par colère d’être soupçonné.

— Comment ne pas le soupçonner, en lui voyant le diadème entre les mains ?

— Oh ! il l’avait seulement pris pour le regarder. Je vous en supplie, croyez-moi, il est innocent. Laissez tomber l’affaire, et qu’on n’en parle plus. C’est si horrible de penser que notre Arthur est en prison.