Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fus surprise de voir que miss Stoper n’était pas seule. Un homme prodigieusement gros avec un visage très avenant et un gros menton qui s’allongeait en plis jusque sur son cou, était assis à côté d’elle, une paire de lunettes sur le nez, regardant très attentivement les dames qui entraient. À mon arrivée, il sauta sur sa chaise, et s’adressant à miss Stoper :

« — Voilà l’affaire, dit-il ; je ne pourrais rien demander de mieux. Parfait ! parfait ! » Il paraissait tout à fait enthousiaste et se frottait les mains d’un air enchanté. Il paraissait si heureux que c’était plaisir de le regarder.

« — Vous cherchez une situation, mademoiselle ? me demanda-t-il.

« — Oui, monsieur.

« — Comme gouvernante ?

« — Oui, monsieur.

« — Et quels appointements demandez-vous ?

— Chez le colonel Spence Munro d’où je sors, j’avais cent francs par mois.

« — Oh, tut, tut ! c’est de l’exploitation, de la pure exploitation ! s’écria-t-il, en levant les mains, comme un homme indigné, comment peut-on offrir une somme aussi piteuse à une dame si charmante et si accomplie.

« — Mon savoir, monsieur, est peut-être moindre que vous ne l’imaginez, dis-je : un peu de