Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/230

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— Et la raison en est évidente. La pression de l’opinion publique peut faire dans les villes ce que la loi seule est impuissante à obtenir. Il n’y a pas de ruelle si perdue soit-elle où le cri d’un enfant torturé, le bruit des coups donnés par un ivrogne, n’excitent la sympathie et l’indignation chez les voisins ; en un clin d’œil la justice avec tout son appareil est sur pied, il suffit d’un signe pour la mettre en mouvement et amener le criminel sur le banc de l’accusé. Mais voyez ces maisons isolées dans leur champ, habitées par des pauvres, qui ne savent rien de la loi. Pensez aux actes de cruauté infernale, aux crimes cachés qui peuvent s’y perpétrer lentement, sans que personne en sache rien. Si cette jeune fille qui nous appelle au secours avait habité Winchester, je n’aurais jamais rien craint pour elle. Ce sont ces cinq milles dans la campagne qui m’inquiètent. Cependant, il est certain qu’elle n’est pas personnellement menacée.

— Non. Si elle vient au-devant de nous à Winchester, c’est qu’elle peut au besoin s’échapper.

— C’est évident. Elle est libre.

— Quel est alors ce mystère. Avez-vous une donnée ?

— J’ai trouvé sept solutions différentes, chacune pouvant s’adapter aux faits que nous con-