Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/232

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— Les raisons de leur manière d’être. Voici les faits tels qu’ils se sont passés. Quand j’arrivai ici, M. Rucastle m’attendait à la gare et il m’emmena en dog-cart aux Hêtres Pourpres. C’est, comme il me l’avait dit, une maison très bien située, mais sans aucun style. Figurez-vous une grande bâtisse carrée, blanchie à la chaux, tachetée de loin en loin de grandes plaques verdâtres dues à l’humidité. Aux alentours, sur trois côtés, des bois, et sur le quatrième une prairie qui descend vers la grande route de Southampton, route qui se trouve à cent mètres environ de la porte d’entrée. La prairie est la propriété de M. Rucastle, mais tout le reste fait partie du domaine de lord Southerton. Un bouquet de hêtres pourpres, juste en face de la porte, a donné son nom à cet endroit.

M. Rucastle, qui s’était montré fort aimable, me présenta en arrivant à sa femme et à son enfant. Nous nous étions trompés, monsieur Holmes, en pensant que Mme Rucastle pouvait être folle. C’est une femme pâle, silencieuse, beaucoup plus jeune que son mari, car elle n’a pas plus de trente ans, et lui ne peut guère en avoir moins de quarante-cinq. J’ai cru comprendre qu’ils étaient mariés depuis environ sept ans, que M. Rucastle l’avait épousée étant veuf et que le seul enfant qu’il ait eu de sa première