Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/39

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est si nous devons aller chez cette Mme Oakshott ce soir, ou si nous devons réserver cette visite pour demain. Il est clair, d’après ce maussade individu, que d’autres gens s’intéressent à cette affaire et je voudrais…

Sa réflexion fut subitement interrompue par un grand vacarme partant de la boutique que nous venions de quitter. Nous étant retournés, nous vîmes le spectacle suivant ; Breckinridge encadré par la porte montrait furieusement le poing à un individu petit de taille et dont la figure de fouine était mal éclairée par la lumière jaunâtre de la lampe suspendue.

— Je suis excédé de vous et de vos oies, cria-t-il. Allez au diable ! Et si vous continuez à m’embêter, je mettrai mon chien à vos trousses. Amenez donc ici Mme Oakshott et je saurai lui répondre ; mais en quoi cela vous regarde-t-il, après tout ? Est-ce à vous que j’ai acheté les oies ?

— Non, mais il y en avait une qui m’appartenait tout de même, gémit le petit homme.

— Eh bien ! réclamez-la à Mme Oakshott.

— Elle m’a dit de vous la demander.

— Eh bien ! demandez-la au roi de Prusse, pour ce que cela peut me faire. J’en ai assez. Filez.

Et il s’avança furieux vers son interlocuteur, qui disparut dans l’obscurité.