Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/47

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trouvait dans la poche de mon gilet ! J’en étais à ce moment de mes réflexions, appuyé contre le mur et regardant distraitement les oies qui se dandinaient autour de moi, lorsqu’il me vint soudain une idée qui devait me permettre de damer le pion au meilleur détective.

« Ma sœur m’avait dit quelques semaines auparavant que je pouvais me choisir une oie, pour Noël, parmi les siennes et je savais qu’elle tenait toujours parole. Je n’avais donc qu’à prendre mon oie maintenant et en lui faisant avaler ma pierre, je pourrais me transporter sans danger à Hilburn.

« Il y avait un petit abri dans la cour, derrière lequel j’emmenai un des volatiles que j’avais choisi parmi les plus gros. Il était blanc avec une queue traversée d’une raie noire. Je le saisis et lui ouvrant le bec, je lui introduisis la pierre dans le gosier, aussi loin que mon doigt put atteindre. L’oiseau eut un soubresaut et je sentis la pierre qui descendait dans son jabot ; mais à ce moment l’animal se mit à battre des ailes et ma sœur, attirée par le bruit, arriva dans la cour. Je me retournai pour lui parler, et, pendant ce temps-là, l’oie m’échappa et se mêla aux autres.

« — Qu’est-ce que tu faisais donc à cette bête, Jacques ? dit-elle.

« — Ne m’as-tu pas promis une oie pour Noël ?