Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/106

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— Le roi est dans le vestibule, madame, dit-elle. Il sera ici dans cinq minutes.

— Très bien. Tenez-vous dehors, et faites-moi savoir quand il viendra. Et maintenant, monsieur, continua-t-elle quand ils furent de nouveau seuls, vous avez remis mon billet au roi ce matin ?

— Oui, madame.

— Et, à ce que je comprends, l’entrée au grand lever a été refusée à Mme  de Montespan ?

— C’est exact, madame.

— Mais elle a attendu le roi dans la galerie.

— Oui, madame.

— Et elle lui a arraché la promesse qu’il la verrait aujourd’hui ?

— Oui, madame.

— Je ne voudrais pas vous obliger à me faire une confidence qui pourrait vous paraître une infraction à votre devoir. Mais je lutte en ce moment contre un terrible ennemi et pour une grande cause. Me comprenez-vous ?

Catinat s’inclina.

— Alors qu’est-ce que je veux dire ?

— Je présume que vous luttez pour la faveur du roi contre la dame dont vous venez de prononcer le nom.

— Aussi vrai que Dieu est mon juge, je ne pense nullement à moi-même. Je combats contre le démon pour l’âme du roi.

— C’est la même chose, madame.

La dame sourit.

— Si le corps du roi était menacé, je pourrais