Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/159

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— Ceci est intolérable, criait-il. Mon fils aussi ! Ce n’était pas assez de mon frère ! Vous vous êtes ligué avec lui, Monsieur vous a dicté votre rôle ?

Le Dauphin se releva et regarda bravement son père.

— Je n’ai pas vu mon oncle, dit-il. J’étais à Meudon quand j’ai appris cette nouvelle, cette terrible nouvelle. Je suis monté à cheval, Sire, et je suis venu ici d’une traite pour vous supplier de réfléchir encore avant de traîner si bas notre royale maison.

— Vous êtes insolent, Louis.

— Ce n’est pas mon intention de l’être, Sire, mais considérez que ma mère était reine, et qu’il serait étrange, vraiment que j’eusse pour belle-mère une…

Le roi fit de la main un geste d’autorité qui arrêta le mot sur ses lèvres.

— Silence, cria-t-il, ou vous pourriez prononcer des paroles qui creuseraient un gouffre entre nous. N’aurais-je donc pas le droit qu’a le plus humble de mes sujets, de suivre sa propre inclination dans ses affaires privées ?

— Ceci n’est pas votre affaire privée, Sire, tout ce que vous faites rejaillit sur votre famille. Les grandes actions de votre règne ont donné une gloire nouvelle au nom des Bourbons. Oh ! ne la ternissez pas maintenant, Sire. Je vous en conjure à genoux.