Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Puis, il se mit sur son séant, regarda autour de lui en clignotant, comme un homme qui cherche à rassembler ses pensées.

— Avez-vous donné mes ordres à l’officier de garde, Bontemps ? demanda-t-il.

— Oui, Sire.

— Qui est de service ?

— M. de Brissac, à la porte principale, et le capitaine de Catinat dans l’antichambre.

— De Catinat ! Ah ! le jeune homme qui a arrêté mon cheval à Fontainebleau. Je me le rappelle. Vous pouvez donner le signal, Bontemps.

Le valet alla vivement à la porte et l’ouvrit toute grande. Aussitôt entrèrent l’officier des feux et les quatre valets de pied en habits rouges et perruques blanches, sans bruit, attentifs à leur service. L’un saisit le canapé et la couverture de Bontemps et, en un clin d’œil, les fit disparaître dans une antichambre ; un autre enleva la table et le flambeau d’argent ; tandis qu’un troisième tirait de côté les grands rideaux de velours frappé et laissait entrer un flot de lumière dans l’appartement. Puis, comme les flammes serpentaient déjà au milieu des copeaux mis dans le foyer, l’officier des feux plaça au-dessus deux bûches rondes en croix (car l’air du matin était froid) et il se retira avec ses camarades.

Ils étaient à peine sortis qu’un groupe plus auguste entra dans la chambre. Deux personnages marchaient en tête : l’un était un jeune homme d’une vingtaine d’années, de taille