Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/187

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Mais l’autre n’était pas homme à se départir de son calme méthodique.

— Ils n’ont pas pu songer à nous arrêter, continua-t-il tranquillement. Quel était donc leur but ? Ce ne pouvait être que de nous retarder. Et pourquoi voulaient-ils nous retarder ? Que leur importait que notre message fût rempli une heure plus tôt ou plus tard ? Cela leur était indifférent.

— Pour l’amour de Dieu ! interrompit Catinat avec impétuosité.

Mais Amos Green continua son raisonnement avec un calme imperturbable.

— Pourquoi voulaient-ils nous retarder ? dis-je. Je ne vois qu’une seule raison : afin de donner à d’autres le temps de nous devancer pour nous arrêter. Voilà, capitaine. Je vous parie une peau de loutre contre une peau de lapin que je suis sur la bonne piste.

— C’est impossible. Il nous faudrait retourner jusqu’à Meudon et prendre des chemins de traverse qui allongeraient notre route de quatre lieues.

— Mieux vaut arriver une heure en retard que de ne pas arriver du tout.

— Peuh ! Nous n’allons pas nous laisser détourner de notre mission pour de simples présomptions. Le chemin de traverse de Saint-Germain est à un mille d’ici. Quand nous y arriverons, nous prendrons à droite le long du fleuve et nous changerons ainsi de route.