Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/191

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bre des arbres, se précipitèrent sur eux l’épée à la main ; mais leurs victimes ne firent pas un mouvement. Catinat était étendu, respirant bruyamment, avec une jambe engagée sous son cheval. Un mince filet de sang ruisselait sur sa figure pâle, tombait goutte à goutte sur ses épaulettes d’argent. Amos Green n’était pas blessé ; mais sa sangle s’était rompue dans la chute et il avait été lancé sur la route avec une telle violence qu’il était resté étourdi.

M. de Vivonne alluma une lanterne et promena la lumière sur le visage des deux hommes à terre.

— Mauvaise affaire, major Despard, dit-il à l’homme qui était à côté de lui. Je crois qu’ils sont morts tous les deux.

— Allons donc ! Sur mon âme, les hommes ne mouraient pas si vite quand j’étais jeune, répondit l’autre en avançant sa tête grisonnante dans le rayon de lumière de la lanterne. J’ai été jeté à bas de mon cheval autant de fois que j’ai de boutons à mon pourpoint, mais sauf un os ou deux de cassés, je n’en ai éprouvé aucun mal. Passez votre rapière sous la troisième côte des chevaux, de la Touche, ils ne sont plus bons à rien.

Il y eut deux spasmes, et le bruit sourd des têtes retombant sur le sol indiqua que les deux bêtes étaient au bout de leurs peines.

— Où est Latour ? demanda M. de Vivonne.