Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/211

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je vous dis que j’ai envoyé l’évêque, c’est que je l’ai fait. Vous vous rappelez que je vous ai quitté pour dire un mot à votre ami le major ?

Ce fut le tour du soldat de se montrer agité.

— Eh bien ! cria-t-il en saisissant le bras de l’autre.

— Eh bien ! quand nous envoyons un éclaireur dans les bois, si l’affaire en vaut la peine nous en envoyons un second à une autre heure, de sorte que l’un ou l’autre revient avec ses cheveux sur sa tête. C’est la manière des Iroquois et elle a du bon.

— Mon Dieu ! Je crois que vous m’avez sauvé.

— Vous n’avez pas besoin de vous accrocher à mon bras comme une loutre après une truite… J’ai rejoint le major, et je lui ai demandé de passer devant la maison de l’archevêque en arrivant à Paris.

— Et ensuite, ensuite ?

— Je lui ai montré ce morceau de craie. « Si nous y avons été, lui ai-je dit, vous verrez une grande croix sur le montant gauche de la porte. S’il n’y a pas de croix, alors tirez le loquet et priez l’évêque de se rendre au palais aussi vite que ses chevaux pourront l’amener. » Le major est parti une heure après nous ; il a dû arriver à Paris à dix heures et demie ; l’évêque prévenu s’est mis en route aussitôt et il est arrivé à Versailles il y a une demi-heure, c’est-à-dire vers minuit et demi. Mais qu’est-ce qui vous prend ! Vous avez perdu la tête ?