Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/264

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dame est saine et sauve, et que son mari est prisonnier.

Louis et sa femme échangèrent un rapide coup d’œil de soulagement.

— C’est bien, dit-il. À propos, capitaine, vous m’avez servi à différentes reprises, depuis quelque temps, et toujours avec succès. — On me dit, Louvois, que de La Salle est mort de la petite vérole.

— Il est mort hier, Sire.

— Alors je vous prie de remplir la vacance de major au nom de M. Catinat. Laissez-moi être le premier à vous féliciter de votre promotion, major.

Catinat baisa la main que le roi lui tendait.

— Puissé-je me montrer digne de vos bontés, Sire.

— Vous feriez tout pour me servir, n’est-ce pas ?

— Ma vie est à vous, Sire.

— Très bien. Alors je vais mettre votre fidélité à l’épreuve.

— Je suis prêt pour n’importe quelle épreuve.

— Elle ne sera pas très dure. Vous voyez ce papier sur la table. C’est un ordre à tous les huguenots de mon royaume d’avoir à abandonner leur erreur sous peine de bannissement ou d’emprisonnement. Or, j’espère que beaucoup de mes fidèles sujets qui sont en défaut sur ce point, abjureront quand ils sauront que j’en ai clairement exprimé le désir. Ce serait une grande joie pour moi de voir que je ne me suis pas trompé dans mes espérances, car j’aurais un chagrin extrême