Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/274

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de suite, dit Catinat, quand son camarade lui eut traduit les paroles du marin. L’ordre sera promulgué ce soir, et demain il serait peut-être trop tard.

— Mais mes affaires ? dit le marchand.

— Prenez tout ce que vous avez de précieux et laissez le reste. Mieux vaut perdre une partie que tout et la liberté par-dessus le marché.

Le départ fut ainsi décidé. Le soir même, cinq minutes avant la fermeture des portes, un petit groupe de cinq personnes, trois à cheval et deux dans une voiture fermée, sortit de Paris. C’étaient les premières feuilles balayées par l’ouragan, les premiers de ces fugitifs que l’on devait voir, pendant les mois qui suivirent, sur toutes les routes de France, se hâtant vers les frontières en nombre suffisant pour transformer l’industrie et modifier le caractère des peuples voisins.