Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/297

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— Cinq pieds et demi.

— Alors, le navire est perdu ! Continuez de pomper. Vous avez les provisions, monsieur Tomlinson ?

— Elles sont prêtes, capitaine.

— Faites-les passer. Le navire n’en a pas pour plus d’une heure ou deux. Vous ne voyez pas l’iceberg ?

— Le brouillard se lève à tribord, derrière, cria un des hommes. Oui, voilà l’iceberg, à un quart de mille sous le vent.

Le brouillard s’était éclairci tout d’un coup, et la lune brilla de nouveau sur la vaste mer solitaire et sur l’épave. Tout près d’eux, comme une grande voile blanche, se dressait l’énorme bloc de glace contre lequel ils s’étaient brisés, se balançant lentement, au gré des vagues.

— Il faut l’atteindre, dit le capitaine Éphraïm. C’est notre seule chance. Descendez la jeune femme et son père dans la chaloupe, par l’avant. Dites-leur de rester calmes, Amos… Là, maintenant, le baril et la caisse, et tout ce que vous trouverez. Et à présent, embarquons tous, il n’est que temps.

Quand tout le monde fut installé à sa place, le capitaine Éphraïm saisit un cordage qui pendait du navire et, d’un bond, il se hissa à bord. Il revint avec un paquet de vêtements qu’il jeta dans la chaloupe.

— Poussez au large ! cria-t-il.

— Sautez en bas, alors.