Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Et maître Tomlinson ?

— John Tomlinson, de Salem.

— Et les mariniers Hiram Jefferson, Joseph Cooper, Seek-Grace Spaulding et Paul Cushing, tous de Massachusets-Bay ?

— Présents.

— C’est l’ordre du gouverneur que tous ceux que je viens de nommer seront transbordés immédiatement sur le brick de commerce Hope, ce navire peint en blanc qui est à l’ancre là-bas. Il partira dans une heure pour les provinces anglaises.

Un bourdonnement de joie éclata parmi les marins, à la pensée de revoir si vite leurs foyers, et ils se dispersèrent en toute hâte pour réunir les quelques effets qu’ils avaient sauvés du naufrage. L’officier mit la liste dans sa poche et s’avança vers Catinat, qui se tenait appuyé contre le bastingage.

— Vous vous souvenez, assurément de moi, dit-il. Pour ma part, je ne pourrais pas oublier votre figure, bien que vous ayez changé l’uniforme bleu pour le vêtement sombre du bourgeois.

Catinat serra la main qui lui était tendue.

— Je me souviens de vous, Bonneville, et du voyage que nous fîmes ensemble au fort Frontenac, mais ce n’était pas à moi à me réclamer de votre amitié quand la fortune m’a abandonné.

— Allons, allons ! mon cher, quand un homme a été mon ami, il l’est pour toujours.

— Je craignais, d’ailleurs, que cette reconnaissance vous fît plus de mal que de bien avec ce