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Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/330

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leur compte personnel, la guerre à toutes les nations civilisées ou non.

Avec des équipages hétéroclites, recrutés dans toutes les nationalités, ils écumèrent les mers, disparaissant parfois pour réparer leurs avaries dans quelqu’île déserte, ou s’arrêtant, pour se livrer à la débauche, dans les ports éloignés où ils éblouissaient les populations par leurs folles prodigalités et les terrifiaient par leurs violences.

Sur les côtes de Coromandel, à Madagascar, dans les eaux africaines, et surtout dans les Indes occidentales et les mers d’Amérique, les pirates étaient une menace perpétuelle. Avec un sans-gêne inouï, ils réglaient leurs brigandages suivant les saisons ; profitant de l’été pour piller la Nouvelle-Angleterre, et cinglant de nouveau vers les tropiques quand l’hiver faisait son apparition.

Ils étaient d’autant plus redoutés qu’ils n’avaient point pour les contenir cette forte discipline qui avait rendu les boucaniers, leurs prédécesseurs, à la fois formidables et imposants. Ces Arabes de la mer n’avaient de compte à rendre à aucune puissance et traitaient leurs prisonniers suivant les caprices que pouvait leur inspirer l’ivresse. Des traits de générosité étonnants alter-