Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/363

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— Vous n’avez pas besoin de me craindre, monsieur, dit-il. Je ne suis plus l’homme que j’ai été jadis, et que vous avez connu. J’ai pu contempler à nouveau la lumière après l’avoir perdue de vue pendant de longues années, et cela, grâce au ministère du Révérend John Simons, de notre secte. Si jamais votre foi venait à être ébranlée, vous trouveriez, j’ose le dire, monsieur, de grands charmes dans ses sermons.

Le gouverneur pencha vers lui son nez majestueux.

— Vous êtes venu ici pour m’entretenir au sujet du capitaine Sharkey, n’est-ce pas, master Craddock ? dit-il.

— Ce Sharkey, voyez-vous, est un vase d’iniquité, dit Craddock. Voilà assez longtemps que les sons de sa corne damnée se sont fait entendre dans nos pays et il m’est venu à l’idée que si je parvenais à l’atteindre et à l’abattre, ce serait une œuvre méritoire qui pourrait, dans une certaine mesure, racheter mes fautes passées. On m’a fourni un plan qui, je l’espère, me permettra de réussir.

Le gouverneur paraissait vivement intéressé, car, dans l’expression du visage parsemé de taches de rousseur de cet homme, on voyait une résolution indomptable, indi-