Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/366

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parer de Sharkey et le résultat avait toujours démontré qu’il était un homme aussi rusé qu’il était féroce. Cependant, le maigre puritain avait le renom d’avoir jadis été rusé, peut-être même aussi féroce que le sombre écumeur des mers.

La lutte entre deux esprits comme ceux de Sharkey et de Craddock devait frapper d’une façon toute particulière les sens du gouverneur, amateur bien connu de tous les sports. Bien qu’il fût intimement convaincu que les chances étaient contre lui, il paria sur son champion avec la même loyauté que s’il se fût agi de son cheval ou de son coq.

Il était indispensable d’agir en toute hâte, car, d’un jour à l’autre, le carénage pourrait être terminé et les pirates avoir repris la mer.

Cependant, les préparatifs ne devaient pas être très longs, car il ne manquait pas d’hommes de bonne volonté pour prêter leurs bras ; aussi, deux jours après, la Rose-Blanche cingla vers la haute mer. Il y avait dans le port bien des marins à connaître les lignes et la voilure du navire du pirate ; ils étaient unanimes à déclarer qu’il n’y avait aucune différence dans celui qui devait se substituer à lui. Son liston blanc avait été