Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

On lui a refusé l’entrée au lever, vraiment c’est à faire mourir de rire.

— J’ai eu, en effet, le pénible devoir de lui refuser l’entrée, madame.

— Vous, capitaine de Catinat ? Et de quel droit ?

Elle avait relevé sa tête hautaine, et ses grands yeux bleus étincelaient de surprise et d’indignation.

— Ordre du roi, madame.

— Le roi ? Vous avez cru que le roi ferait une injure pareille à notre famille ? De qui avez-vous reçu cet ordre invraisemblable ?

— Directement du roi par l’intermédiaire de Bontemps.

— C’est trop fort ! Croyez-vous que le roi se risquerait à exclure un Mortemart par la bouche d’un valet ? Vous avez rêvé, capitaine.

— Je souhaite qu’il en soit ainsi, madame.

— Mais de tels rêves ne portent pas bonheur à ceux qui les font. Allez dire au roi que je suis ici et que je veux avoir un mot d’entretien avec lui.

— Impossible, madame.

— Et pourquoi ?

— J’ai reçu l’ordre de ne remettre aucun message.

— De ne remettre aucun message ?

— Aucun de votre part, madame.

— Allons, capitaine, vous renchérissez sur vos ordres. Il ne manquait plus que cette insulte. Vous pouvez faire parvenir au roi un message de n’importe quelle aventurière, de n’importe quelle gouvernante