Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/394

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trouvé à sa table, mais, après ce que vous venez de me dire, je n’ai pas le choix et je dois vous ordonner de pratiquer une perquisition à son bord pour vous rendre compte de la destination et du caractère de son expédition.

Dans la nuit même, vers une heure du matin, le major Harvey, accompagné d’une escouade de soldats, monta dans une chaloupe pour faire une visite inopinée au Ruffting-Harry. Tout ce qu’il en trouva, ce fut un long câble de chanvre attaché au coffre, où le navire avait jadis mouillé. Le brick avait coupé l’amarre au moment où il avait senti le danger ; il avait déjà dépassé les Palissades et, poussé par les vents alisés, il filait à grande allure vers le détroit de Windward.

Le lendemain matin, après avoir dépassé le cap Morant qui paraissait dans le sud, noyé dans la brume, Copley Banks fit réunir tout l’équipage près du gaillard d’arrière et lui fit connaître quels étaient ses plans. Il avait choisi tous ces marins, leur dit-il, parce qu’ils étaient tous intelligents, solides, ayant des nerfs d’acier et préféraient courir les risques d’une expédition en mer que de mourir de faim sur le plancher des vaches, en cherchant péniblement à gagner