Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/398

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Puis il fit lancer son canot à la mer et aborda l’autre navire.

Le capitaine Sharkey était loin de passer pour un homme aimable, et il montrait généralement peu de sympathie pour les gens qui faisaient le même commerce que lui-même. Copley Banks le trouva assis à califourchon sur une de ses caronades d’arrière ; à côté de lui se tenait son quartier-maître de la Nouvelle-Angleterre, Nel Galloway, et une multitude hurlante de brigands. Pourtant, chacun de ces gaillards perdit quelque peu de son assurance quand le regard bleu de Sharkey vint à se poser sur lui.

Il était en manches de chemise, laissait apercevoir le jabot de batiste de sa chemise, sous son long gilet de satin rouge entr’ouvert. Le soleil brûlant semblait n’avoir sur sa maigreur aucune influence, car il portait un bonnet de fourrure comme si l’on se fût trouvé au milieu de l’hiver. Une large ceinture, formée de plusieurs bandes de soie de différentes couleurs s’enroulant autour de son corps, était traversée d’un yatagan, tandis que son ceinturon de cuir était garni de pistolets.

— Ah ! vous voilà, braconnier ! s’écria-t-il, quand Copley Banks sauta par-dessus ses bagages. Je m’en vais vous faire fouetter