Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/41

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volontiers derrière son dos d’effronterie – était proverbiale. Si elle essayait d’entrer de force, allait-il se risquer à user de violence contre cette femme qui hier encore tenait le sort de toute la cour dans le creux de sa main et qui avec sa beauté, son esprit et son audace pouvait très bien demain se retrouver au même rang ? Si elle forçait l’entrée c’était la ruine de sa fortune, la disgrâce du roi, qui n’admettait pas la plus légère infraction à ses ordres. D’un autre côté, s’il la repoussait, elle ne l’oublierait pas et se vengerait le jour où elle reviendrait en faveur. Mais une inspiration heureuse lui traversa l’esprit au moment même où Mme de Montespan, les poings serrés et les yeux fulminants était sur le point de renouveler sa tentative.

— Si madame la marquise veut bien attendre un instant, dit-il, le roi va passer pour se rendre à la chapelle.

— Il n’est pas encore l’heure.

— Je crois que l’heure vient justement de sonner.

— Et pourquoi attendrais-je comme un laquais ?

— Un instant seulement, madame.

— Non, je n’attendrai pas ! Elle fit un pas vers la porte. Mais l’oreille du mousquetaire avait perçu un bruit de pas à l’intérieur et il savait qu’il était maintenant maître de la situation. Je vais transmettre votre message, madame, dit-il.

— Ah ! vous avez recouvré vos sens. Allez dire au roi que je désire lui parler.