Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/121

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nche, ou bien vaut-il mieux que je me tienne au large et que j'essaie d'un feu à distance ? Je ne suis pas de ces savants avocats, retors à la langue bien huilée, mais si elle consent à prendre un compagnon, je lui serai dévoué, quelque vent, quelque temps qu'il fasse tant que mes planches dureront.

-Je ne suis guère en état de donner des conseils en un cas pareil, dis-je, car mon expérience est moindre que la vôtre. Je pense néanmoins qu'il serait préférable de lui parler le coeur sur la main, en langage bien clair, en langage de marin.

-Oui, oui, ce sera pour elle à prendre où à laisser. C'est de Phébé Dawson, la fille du forgeron, qu'il s'agit. Manoeuvrons pour reculer, et prenons une goutte de véritable Nantes, avant de partir. J'en ai un baril qui vient d'arriver et qui n'a pas payé un denier au Roi.

-Non, il vaut mieux n'y pas toucher, répondis-je.

-Hé! que dites-vous ? Vous avez peut-être raison. Alors coupez vos amarres, et déployez vos voiles, car il nous faut partir.

-Mais cela ne me regarde pas, dis-je.

-Cela ne vous regarde pas ? Cela...

Il était trop agité pour continuer: il dut se borner à tourner vers moi un visage chargé de reproches.

-J'avais meilleure opinion de vous, Micah;