Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/19

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le dans les environs, mais après le vote de l'Acte d'Uniformité, leur bon ministre, Maître Breckinridge, dont les discours avaient bien des fois attiré une foule nombreuse sur des bancs grossiers, pendant que les sièges confortables de l'église restaient déserts, fut jeté en prison et son troupeau dispersé.

Quant aux Indépendants, du nombre desquels était mon père, ils étaient également sous le coup de la loi, mais ils se rendaient à l'assemblée d'Elmsworth.

Mes parents et moi, nous y allions à pied, qu'il plût ou qu'il fît beau, chaque dimanche matin.

Ces réunions furent dispersées plus d'une fois, mais la congrégation était formée de gens si inoffensifs, si aimés, si respectés de leurs voisins, qu'au bout d'un certain temps les juges de paix finirent par fermer les yeux, et par les laisser pratiquer leur culte, comme ils l'entendaient.

Il y avait aussi, parmi-nous, des Papistes, qui étaient obligés d'aller jusqu'à Portsmouth pour entendre la messe.

Comme vous le voyez, si petit que fut notre village, il représentait en miniature le pays entier, car nous avions nos sectes et nos factions, et toutes n'en étaient que plus âpres, pour être renfermées dans un espace aussi étroit.

Mon père, Joseph Clarke, était plus connu dans la région sous le nom de Joe Côte-de-fer,