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Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/190

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La lune s'était montrée à travers les nuages. À ce moment, elle brillait sous une buée légère, parmi des bandes de brouillards.

Elle jetait une vague lueur sur ce paysage farouche, ce qui nous permettait de suivre le sentier, qui n'était indiqué par aucune barrière et se distinguait à grand-peine de la plaine environnante.

Nous avions ralenti notre allure, en nous disant que nous n'avions plus aucune poursuite à craindre, et Ruben nous divertissait en nous racontant l'agitation qu'avait produite à Havant notre disparition, quand il nous arriva à travers le silence de la nuit un bruit scandé, rat-tat-tat, mais étouffé.

Au même instant, Saxon sauta à bas de son cheval et se mit aux écoutes, attentif, la tête penchée de côté.

-Botte et selle! s'écria-t-il en remontant d'un bond à cheval. Ils sont après nous, aussi certainement que le destin. D'après le bruit, il y a une douzaine de soldats. Il faut nous en débarrasser, ou sinon, bonjour à Monmouth.

-Laissons leur la bride sur le cou, répondis-je.

Nous donnâmes de l'éperon à nos coursiers, et avançâmes avec un bruit de tonnerre à travers l'obscurité.

Covenant et Chloé étaient aussi frais qu'on pouvait le souhaiter, et ils ne tardèrent pas à prendre un galop bondissant, allongé.