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Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/192

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«Et un autre! dit-il. Ils ont lâché leurs animaux, ceux que nous avons vus près de la cathédrale. Pardieu, quand nous les regardions à travers les barreaux, il y a quelques heures à peine, nous ne nous doutions guère que nous les aurions si tôt sur nos traces. Genoux fermes, et tenez-vous bien en selle, car une glissade serait la dernière.

-Sainte Vierge! s'écria Ruben, je me suis couvert d'acier pour mourir dans la bataille; mais devenir de la viande à chiens! Voilà qui n'est pas dans le contrat!

-Ils les tiennent en laisse, dit Saxon entre ses dents. Sans quoi ils dépasseraient les chevaux et on les perdrait de vue dans les ténèbres. Si nous pouvions seulement trouver de l'eau courante, nous leur ferions peut-être perdre la piste.

-Mon cheval ne pourra plus faire que quelques pas encore, à cette allure, s'écria Ruben. Si je tombe, allez toujours de l'avant, car souvenez-vous qu'ils sont sur votre piste, et non sur la mienne. Ils ont trouvé des motifs de soupçon contre les deux inconnus de l'hôtellerie, mais ils n'en ont point sur moi.

-Non, Ruben, on se sauvera ou on mourra ensemble, dis-je avec tristesse, car à chaque pas son cheval faiblissait davantage. Dans cette obscurité, ils ne feront pas grande différence entre les personnes.