Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/210

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Il se borna donc à rester un peu en arrière de nous et à marmotter pour son compte un exorcisme approprié à la circonstance.

Je m'avançai vers la porte, où je frappai avec le pommeau de mon épée, en annonçant que nous épions des voyageurs fatigués et que nous cherchions un abri pour la nuit.

Le premier résultat de mon appel fut un bruit analogue à celui qu'on ferait en allant et venant avec précipitation, en remuant des objets métalliques, en tournant des clefs dans des serrures.

À ce bruit succéda le silence, et j'allais frapper de nouveau, lorsque, de l'autre côté de la porte, une voix fêlée nous accueillit:

-Il y a peu de chose pour vous abriter, gentilshommes, et moins encore de provisions, disait-elle. Vous n'êtes qu'à six milles d'Amesbury et vous y trouverez à l'enseigne des Armes de Cecil tout ce qu'il faut pour gens et bêtes.

-Non pas, mon invisible ami, dit Saxon qui retrouva tout son aplomb en entendant une voix humaine, voilà sûrement un accueil rebutant. Un de nos chevaux est entièrement fourbu, et aucun n'est en bien bonne condition, en sorte qu'il nous serait aussi impossible de nous rendre à Amesbury Aux Armes de Cecil que d'aller à l'Homme Vert à Lubeck. Je vous en prie donc, permettez-nous de passer le reste de la nuit sous votre toit.

Cet appel fut suivi de nombreux grincements