Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/223

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«J'attendis, j'attendis! Je ne reçus pas un mot.

«Un jour donc, je me rendis au lever, et je fus présenté en bonne et due forme:

«-Ah! dit-il, avec cette cordialité qu'il savait si bien feindre, si je ne me trompe, vous êtes Sir Jaspar Killigrew ?

«-Non, Sire, répondis-je, je suis Sir Jacob Clancing, jadis de Snellaby-Hall, dans le comté de Stafford.

«Ensuite je rappelai à son souvenir la bataille de Worcester, et plusieurs autres événements qui nous étaient arrivés en commun.

«-Oh! parbleu, s'écria-t-il, comme je suis oublieux! Et comment va-t-on à Snellaby ?

«Je lui expliquai alors que le Manoir n'était plus ma propriété.

«Je lui dis en quelques mots à quelle situation j'étais réduit.

«Sa figure s'obscurcît aussitôt, et il me témoigna une froideur glaciale.

«-Tout le monde se jette sur moi pour avoir de l'argent et des places, dit-il, et la vérité est que les Communes se montrent si chiches que je n'ai guère de quoi être généreux pour les autres. Toutefois, Sir Jacob, nous verrons ce qu'on peut faire pour vous.

«Et sur ces mots il me renvoya.

«Ce même soir, le secrétaire de Mylord Clarendon vint me trouver, et m'apprit qu'en considération de mon long dévouement et des