Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/237

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dû me maîtriser assez pour ne pas dégainer contre vous, car la langue d'un jeune homme part sur une impulsion, et sans réfléchir. Dites seulement que vous en avez dit plus que vous ne pensiez.

-Ma façon de le dire a pu être trop claire et trop rude, répondis-je, car je vis qu'il ne demandait qu'un peu d'onguent pour l'endroit où mes brèves paroles l'avaient blessé; mais nos caractères différent du votre, et cette différence doit disparaître, autrement vous ne sauriez être pour nous un camarade sûr.

-Très bien, Maître la Morale, il va falloir que je désapprenne quelques-uns des tours de mon métier. Corbleu, mon homme, si vous faites le difficile sur mon compte, qu'est-ce que vous penseriez de certaines gens que j'ai connus ? Il n'est que temps que nous commencions la guerre, car nos bonnes lames ne veulent pas se tenir tranquilles dans leurs fourreaux.

   La lame tranchante, la fidèle lame de Tolède,
   S'était rouillé faute de combats,
   Et s'était rongée elle-même, n'ayant
   Personne à tailler, à dépecer.

«Vous ne sauriez exprimer une idée que le vieux Samuel ne l'ait eue avant vous.

-Nous allons certainement arriver bientôt au bout de cette terrible plaine, s'écria Ruben. La platitude insipide suffit pour mettre aux