Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/282

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dans les rues étroites qui s'étendaient au-delà, et bien peu d'hommes en revinrent. Ce n'est pas avec des ruses pareilles qu'on attrape les vieux oiseaux.

«J'ai trouvé le moyen de causer avec un des compères et de lui demander ce qu'il pensait de la bonne dame et de son hôtellerie.

«Il paraît qu'à l'occasion, elle sait faire des scènes et que sa langue a plus contribué à la mort de son mari que l'hydropisie à laquelle le médecin l'a imputée.

«En outre, il s'est créé dans le village une autre hôtellerie, qui est bien conduite, et qui probablement lui enlèvera la clientèle.

«Et puis, comme vous l'avez dit, c'est un pays ennuyeux, endormi. J'ai pesé toutes ces raisons, et j'ai décidé qu'il valait mieux renoncer à assiéger la veuve et battre en retraite quand je pouvais le faire encore avec la réputation et les honneurs de la guerre.

-Cela vaut mieux aussi, dis-je. Vous auriez été incapable de vous habituer à une vie de buveur et de fainéant. Mais notre nouveau camarade... que pensez-vous de lui ?

-Par ma foi, répondit Saxon, nous finirons par former un peloton de cavalerie, si nous nous adjoignons tous les galants en quête d'une besogne. Mais quant à ce Sir Gervas, je suis d'avis, comme je l'ai dit à l'auberge, qu'il a plus d'activité qu'on ne lui en attribuerait à première vue.