Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/284

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des murmures de mauvais augure, accompagnés de gestes menaçants.

D'autres campagnards, voyant qu'il se passait quelque chose, accoururent pour soutenir leurs compagnons.

Saxon et moi, nous donnâmes de l'éperon à nos montures.

Nous nous fîmes passage à travers la foule, qui devenait de minute en minute plus nombreuse et plus hostile, et nous accourûmes au secours de nos amis, mais nous étions pressés de tous côtés par la cohue.

Ruben avait mis la main sur la garde de son épée, pendant que Sir Gervas mâchait tranquillement son cure-dent et regardait la foule irritée d'un air où il y avait à la fois de l'amusement et du dédain.

-Un ou deux flacons d'eau de senteur ne seraient pas de trop, remarqua-t-il, si j'avais un vaporisateur.

-Tenez-vous sur vos gardes, mais ne dégainez pas, cria Saxon; Qu'est-ce donc qui les prend, ces mangeurs de lard ? Eh bien! mes amis, que signifie ce vacarme ?

Cette question, au lieu d'apaiser le tumulte, parut le rendre dix fois plus violent.

Tout autour de nous, c'étaient, sur vingt hommes de profondeur, des figures farouches, des yeux irrités, çà et là le reflet d'une arme à demi sortie de sa cachette. Le tapage, qui d'abord