Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/303

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-Quel est le chef de cette bande ? demanda-t-il.

-Adressez-moi votre message, monsieur, dit notre commandant, du haut de la charrette, mais sachez que votre drapeau blanc ne vous protégera que si vous employez le langage qui convient entre adversaires courtois. Dites ce que vous avez à dire ou retirez-vous ?

-Courtoisie et l'honneur, dit l'officier d'un ton narquois, ne sont pas de mise avec des rebelles qui s'arment contre leur légitime souverain. Si vous êtes le chef de cette cohue, je vous avertis que si dans cinq minutes (à ces mots, il tira une belle montre en or) ils ne se dispersent pas, nous allons les charger et les sabrer.

-Le Seigneur saura protéger les siens, répondit Saxon, au milieu d'un grondement farouche par lequel la foule témoignait son approbation. Est-ce à cela que se réduit votre message ?

-C'est tout, et vous verrez que cela suffit, traître Presbytérien, cria le cornette de dragons. Écoutez-moi, sots qu'on égare, reprit-il en se dressant sur ses éperons et parlant aux paysans qui se trouvaient de l'autre côté de la charrette. Vous pouvez encore sauver votre peau, si vous consentez seulement à livrer vos chefs, à jeter ce qu'il vous plaît d'appeler vos armes, et de vous remettre à la miséricorde du Roi.

-Voilà qui dépasse les bornes de vos privilèges, dit Saxon en tirant de sa ceinture un pistolet