Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/31

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prit à aucune époque pour quelle raison il avait cru fermement que le second advent devait se produire cette nuit-là.

Mais j'ai été informé depuis que le prédicateur qui logeait chez nous était un de ceux qu'on nommait alors les hommes de la Cinquième Monarchie, et que cette secte était particulièrement sujette à répandre des avertissements de cette sorte.

Je ne doute pas que des propos tenus par lui n'aient fait entrer cette idée dans la tête de mon père et que son ardent naturel n'ait fait le reste.

Tel était donc votre arrière-grand-père, Joe Côte-de-fer.

J'ai jugé à propos de retracer ces traits à vos yeux, conformément au principe selon lequel les actes parlent plus haut que les mots.

J'estime que quand on décrit le caractère d'un homme, il vaut mieux citer des exemples de ses façons d'agir que parler en termes vagues et généraux.

Si j'avais dit qu'il était farouche en sa religion, qu'il était sujet à d'étranges crises de piété, ce langage aurait pu ne faire sur vous qu'une faible impression, mais après que vous aurez entendu conter son algarade avec les officiers dans la cour de la tannerie, et l'ordre qu'il nous donna, au milieu de la nuit, d'attendre le second advent, vous êtes en état de juger par vous mêmes