Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/310

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deux pistolets, Clarke, et les deux vôtres, Lockarby. Il m'en reste un à moi aussi: cela fait cinq. Puis dix autres de même sorte et trois mousquets, cela fait vingt coups en tout. Vous n'avez pas de pistolets, sir Gervas ?

-Non, mais je puis m'en procurer, dit notre compagnon qui sauta en selle, franchit le fossé, dépassa la barricade et fut bientôt sur la route, dans la direction des dragons.

Cette manoeuvre fut si soudaine, si inattendue, qu'il se fit pendant quelques secondes un silence absolu, auquel succéda une clameur générale de haine et de malédictions parmi les paysans.

-Feu sur lui! Feu sur le perfide amalécite! hurlaient-ils. Il est allé rejoindre ses pareils. Il nous a livrés aux mains de l'ennemi. Judas! Judas!

Quant aux dragons, qui continuaient à se former pour la charge et qui attendaient que l'attaque de flanc fut prête, ils restèrent immobiles, silencieux, ne sachant que penser du cavalier en brillant costume qui arrivait à leur rencontre.

Mais nous ne restâmes pas longtemps dans le doute.

Dès qu'il fut arrivé à l'endroit où était tombé le cornette, il sauta à bas de son cheval, prit le pistolet du mort et la ceinture qui contenait la poudre et les balles.

Puis il se remit en selle, sans se presser, au milieu d'une grêle de balles qui faisaient v