Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/55

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e là pour la commodité du secrétaire de la ville, qui demeurait jute en face.

Nous décidâmes qu'on se mettrait en embuscade derrière les broussailles, de notre côté, et qu'on attaquerait à l'improviste les envahisseurs au passage.

Mais au moment de partir, je m'avisai d'un ingénieux stratagème qui se pratiquait dans les guerres d'Allemagne, ainsi que je l'avais lu.

Je l'expliquai à mes camarades enchantés.

Nous prîmes la scie de Mr Chillingworth, et nous partîmes pour le théâtre des opérations.

Lorsqu'on arriva au pont, tout était tranquille et silencieux.

Il faisait très noir et très froid, car Noël approchait.

Aucun indice ne décelait nos adversaires.

On échangea quelques mots à voix basse, pour se demander qui ferait ce coup hardi, et comme j'avais trop d'orgueil pour proposer une chose que je n'oserais pas exécuter, je pris la scie.

Je m'assis, jambe de çà jambe de là, sur la planche et l'attaquai à son centre même.

Je me proposais d'en diminuer la résistance au point qu'elle pût encore porter le poids d'un corps, mais qu'elle se rompit au moment ou le gros de la troupe ennemie s'y engagerait de façon à les précipiter dans l'eau glacée du ruisseau.

L'eau avait au plus deux pieds de pr