Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/63

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Il n'épargnait aucune peine pour pénétrer jusqu'à nos intelligences primitives et porter la lumière dans ce qui nous embarrassait ou nous troublait.

Ainsi que tous les êtres qui grandissent, nous donnâmes de la tête contre le problème de l'univers.

Nous avions épié, guetté de nos regards d'enfants dans ces abîmes infinis où les yeux les plus clairvoyants de la race humaine n'avaient pas vu de fond.

Et pourtant quand nous regardions ce qui nous entourait dans le monde de notre village, devant l'amertume et l'aigreur dont étaient pénétrées toutes les sectes, nous ne pouvions manquer de nous dire qu'un arbre qui portait de tels fruits devait avoir quelque tare.

C'était une des pensées que nous n'énoncions point à nos parents, mais que nous soumettions au vieux Zacharie.

Il avait à dire sur ce point bien des choses pour nous encourager et nous réconforter.

-Les querelles, ces chamailleries, disait-il, ne sont que superficielles. Elles ont une source dans l'infinie variété de l'esprit humain, toujours enclin à modifier une doctrine pour l'adapter à ses habitudes de pensée. Ce qui importe, c'est le noyau poli qui se trouve au fond de toute croyance chrétienne. Si vous pouviez revivre parmi les Romains ou les Grecs, ava