Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/77

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a tête.

Il était malaisé de deviner son âge, mais il devait avoir bien près de la cinquantaine, malgré l'agilité avec laquelle il était entré dans notre barque, preuve qu'il n'avait rien perdu de sa vigueur et de son énergie.

De tous les traits qui le caractérisaient, celui qui attira le plus mon attention, ce furent ses yeux, qui presque recouverts par l'abaissement des paupières, apparaissaient néanmoins à travers l'étroite fente avec un éclat, une vivacité remarquable.

Un regard superficiel pouvait faire croire qu'il était dans un état de langueur, de demi-sommeil, mais avec plus d'attention, on apercevait ces lignes brillantes, mobiles, et l'on y voyait un avertissement de se tenir en garde contre ses premières impressions.

-J'aurais pu nager jusqu'à Portsmouth, dit-il en fouillant dans les poches de sa jaquette trompée d'eau. Je pourrais nager jusqu'à n'importe quel endroit. Une fois j'ai descendu le Danube à la nage depuis Gran jusqu'à Bude, pendant qu'une centaine de janissaires trépignaient de rage sur l'autre bord. Je l'ai fait, oui, par les clefs de Saint Pierre! Les Pandours de Wessenburg pourraient vous dire si Decimus Saxon sait nager. Suivez mon conseil, jeune homme. Tenez toujours votre tabac dans une boîte de métal, pour que l'eau ne puisse pas entrer.

En parlant ainsi, il tira de sa poche une boîte